Oncle belvedere Février 2013


Février, c’est l’été austral, l’eau à plus de 30°, les soirées torse nu (moustik pik pa mwin), les dernières mangues, une irrésistible envie de gratt la fess. Vous vous rappelez des Négresses Vertes « Voila l’été »  http://www.dailymotion.com/video/x11cia_les-negresses-vertes-voila-l-ete_music (non bien sûr, toi tu connais pas, jeune con).

C’était sympa cette année 2012 avec les Clébards venus aboyer leur punk breton sous les tropiques et puis l’abordage des  hollandais volants du Peter Pan Speedrock, le meilleur concert de l’année (bien joué, Romain). Et Mass Hystéria au Palaxa pour La Réunion du Tattoo 2012, tout ce monde qui pogotait et slammait, ça fait chaud au cœur, avec  le "Braveheart", grandiose, désolé pour celui qui gueulait « Aïe, ma jambe » sous moi dans la mêlée écroulée mais je pouvais rien faire, ça poussait trop fort derrière. Et des bonnes soirées à la Ravine des sables pour le 6e Rock à La Buse et le 8e Dr Alexis Rock.
Laissez le bon temps rouler comme disent mes amis cajuns, mais ouais j’ai des amis cajuns, même qu’ils habitent un village qui s’appelle Mallet comme moi et je les ai rencontrés à une grande Boucherie, si, si, c’est vrai, croix de bois, croix de fer …

N’oubliez pas, en Mars, c’est la St Patrick, journée mondiale de la soif, alors faites des stocks de « Draught » Guinness, et apprenez donc un peu d’Irlandais Gaélique, le mot Slainte [slantche] suffira, à chaque fois que vous trinquez et Pogue Mahone, quand vous faites la bise à vos potes…

Pour ceux qui ne sont pas des béotiens (si tu ne sais pas ce que ça veut dire, t’en es un), lisez donc Les Rois d’ailleurs de Nicolas Deleau , un magnifique premier roman, en faisant attention de ne pas le laisser tomber dans l’eau (à +30°). Le récit d’aventures et de voyages is not dead ; ce livre narre les errances aventureuses, épiques ou contemplatives  de voyageurs et marins dans une écriture d’une poésie qui transporte, prenez votre temps et laissez vous dériver sur tous les océans du monde et de l’imaginaire avec comme port d’attache un bar ou Robert et Yannos, gardiens des lieux et récits, collectent la(les) mémoire(s) de tout ce vaste petit monde. Prenez donc un verre à la façon de l’aristocratie des baroudeurs raconteurs qui hantent ce débit de boissons et d’histoires « pouce en dedans avec la délicatesse d’un prince de sang bleu » pour mieux vous imprégner des paroles de Thomas qui éveillent un plaisant écho dans mon esprit de vieux con quarantenaire : « je crois qu’ il y a deux façons de vieillir : la première est une lente mort de la passion, une corruption des idéaux, un affadissement des rêves ; la seconde lui ressemble mais en est l’exact contraire : s’y forge un long travail de compréhension du monde et d’adéquation à lui – non par fatalisme, non par abandon, mais afin de rendre ces passions concrètes et vivantes. Merde à la jeunesse, qui est impétueuse mais ne comprend rien ! »
Embarquez sans plus attendre, direction le Sud, Manille, Luanda, Mourmansk, Remembrance, le bout du monde et peut-être aurez-vous la chance d’entendre la musique de Dimitri.
(Les Rois d’ailleurs, Nicolas Deleau, éd. Rivages)

Uncle Belv